Aujourd’hui, les taux de crédit sont relativement bas tous comme le niveau de rémunération des placements à liquidité immédiate. La manière la plus efficace pour se constituer un patrimoine reste donc d’emprunter.
En effet, à l’heure actuelle et d’un point de vue financier, il est préférable d’utiliser l’effet de levier du crédit pour s’enrichir plutôt que d’utiliser ces liquidités pour payer ses dettes.
S’acquitter de ses créances permet certes, de se libérer d’une contrainte et d’une charge mais ce n’est pas la bonne solution pour se constituer un patrimoine.
En général, l’immobilier (résidence principale ou secondaire, investissement locatif ou parts de SCPI) est le seul actif qu’un particulier peut acquérir en empruntant. En effet, les Français l’ont bien compris, notamment dans l’immobilier ancien où les investisseurs ont réalisé 21 % des transactions en 2018, contre 15 % en 2017.
La pierre reste pour les investisseurs un placement attractif, loin des placements en Bourse, trop volatiles.
Certains investisseurs l’ont bien compris, et ont ainsi profité des taux historiquement bas pour acquérir des biens immobiliers à crédit, tout en recherchant la rentabilité pour préparer leur retraite ou simplement obtenir un complément de revenus.
Alors comment expliquer que l’effet de levier du crédit permet de s’enrichir ?
Le niveau des taux de crédit est historiquement bas. Lorsque l’on compare le taux actuel de l’inflation, et les taux d’emprunt, on comprend que le coût du crédit est nul, voire négatif. En effet, les taux sont restés toute l’année dernière en moyenne inférieur à 1,50% (hors assurance), toutes durées d’emprunt confondues, selon l’Observatoire Crédit Logement. Le niveau de l’inflation est, quant à lui, à 1,8% selon l’Insee.
Ensuite, il est important de souligner que certaines banques ne prêtent que si l’emprunteur dispose d’une épargne équivalente et, surtout, s’il la place chez elles. Les banques restent à prendre le moins de risques possibles en vous prêtant, et cherchent ainsi des garanties, notamment par votre épargne disponible.
Conserver des liquidités est donc important, car cela est un argument favorable et incontournable lors de la recherche de financement auprès des banques, mais aussi de se constituer une trésorerie en cas de travaux ou d’autres dépenses imprévues.
De plus, il est conseillé d’organiser son épargne, c’est-à-dire de ne pas laisser « dormir » toutes vos liquidités sur des livret A ou autres livrets bancaires, disposant d’une rémunération très faible. Au contraire, il faut arbitrer le reste des sommes disponibles sur des placements plus rentables.
Par exemple, sur une assurance-vie, à condition qu’elle ne soit pas exclusivement constituée en fonds euros, ou un PEL (plan d’épargne logement), notamment ceux ouverts avant le 1er janvier 2015 et dont le taux de rémunération est de 2,5%.
Concernant l’investissement à crédit de parts de SCPI (société civile de placement immobilier), les banques demandent très peu d’apport personnel, uniquement de quoi couvrir les frais.
Acheter à crédit est une solution très intéressante car cela permet également de maximiser la rentabilité d’une opération. En effet, les taux d’intérêts liés aux emprunts sont déductibles des revenus générés, ce qui permet d’optimiser l’imposition des revenus perçus.
L’avantage d’utiliser l’effet de levier du crédit est que vous bénéficiez de l’assurance emprunteur.
La plupart du temps, les emprunteurs souhaitent rembourser au plus vite leurs dettes, pour éviter qu’elles ne deviennent un poids pour leur famille. Mais en cas de décès ou d’invalidité, c’est l’assurance emprunteur qui prendra en charge le remboursement total du prêt.
Ainsi, en cas de décès, les héritiers disposeront de la propriété du bien financé à crédit ainsi que de l’épargne non mobilisée par l’opération.
Il est donc important de choisir la bonne assurance. Dans le cas d’un emprunt sur deux têtes, la prise en charge des mensualités s’effectuera à hauteur de la quotité d’assurance attribuée à chacun des emprunteurs. Il faut donc veiller à bien répartir ces quotités, en fonction des revenues de chacun, voire même assurer chaque emprunteur à 100%.
Même si l’assurance emprunteur a un coût, elle permet de sécuriser un investissement des aléas de la vie.
De plus, il est possible de faire jouer la concurrence par le biais d’une délégation d’assurance pour obtenir une assurance équivalente à celle proposée par la banque, ou avec une meilleure couverture, avec un rachat de garantie supplémentaire, pour le même tarif.
Article rédigé par Emma Olmos, collaboratrice au cabinet.
Source : Challenges.